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[Critique film] Baby Driver

Je vais être honnête , quelques jours encore avant sa sortie, j’ignorais tout de ce Baby Driver, et je n’en attendais pas spécialement quelque chose mais lorsque j’ai vu que le film était de Edgar Wright, je me suis dit que ça valait peut-être le coup d’aller le voir. Eh bien, ce fut une excellente surprise. J’aime ce que fait Wright, je ne m’en cache pas, car il est de ceux dont les films, s’ils ne sont pas parfaits ont tout de même quelque chose en eux, à commencer par la trilogie « Cornetto » (Shaun of the DeadHot FuzzDernier Pub avant la fin de monde) et j’ai également adoré son adaptation de Scott Pilgrim.

Grosses Caisses et Cinéphilie

Et voilà qu’avec Baby Driver, Wright revient, dans son premier long-métrage hollywoodien, pour nous entraîner dans  quelque chose complètement fou, plus encore que ce qu’il avait fait auparavant, mais surtout, mieux maîtrisé. Imaginez un peu : le héros est un ado du nom de « Baby » qui conduit des bolides pour permettre aux braqueurs de s’échapper. Mais comme il a un acouphène aux oreilles, il écoute de la musique en permanence avec son iPod, ce qui ne l’empêche pas de comprendre exactement ce que veut « Doc », un parrain d’Atlanta…
Nous avons donc un film à la croisée de la comédie musicale, de Drive, et d’autres films de gangsters. En effet, la cinéphilie de Wright se voit, et surtout, se sent dans la réalisation. Certains plans iconiques vous rappelleront quelques références (dont Heat, passionnant duel entre Al Pacino et Robert de Niro), bref, Baby Driver est non seulement un film, mais aussi un véritable hommage au cinéma.

Fast and Furious

Le métrage pétarade et roule sur les chapeaux de roues. Les courses-poursuites sont impressionnantes de maîtrise et il se dit que Quentin Tarantino himself aurait donné des conseils au réalisateur pour certaines. La première moitié du film est très chorégraphiée, très esthétique, pour aller ensuite dans une action pure. Les habitués du cinéaste reconnaîtront certaines astuces de réalisation. On remarquera aussi l’intelligence de certaines scènes.
Un autre atout du film est sa playlist, juste magistrale. C’est fun, c’est varié, et ça montre son côté totalement décomplexé et assumé.
Mais Baby Driver ne serait rien sans son casting : Ansel Elgort joue le rôle-titre, et il sera accompagné de Kevin Spacey dans un rôle qu’on attendait pas forcément, de Lily James en tant que serveuse dans un restaurant, le couple Eiza Gonzalez/ Jon Hamm fonctionne à merveille et on notera aussi la venue de Jamie Foxx en tant que braqueur.

(Trop) Plein de bonnes idées

Le tout pour un film à l’objet assez mince au final, mais qui a le mérite d’être traité de façon très intelligente et qui n’a qu’un seul but: donner du fun au spectateur. C’est sur que ceux qui s’attendaient à un polar plus sérieux comme Télérama ont été déçus. Les dialogues sont écrits de façon brillante, les bonnes idées sont nombreuses, je dirais même qu’elles se bousculent, jusqu’à aller parfois à un sentiment de  » trop plein » qui pourra déplaire. Il faut dire que le montage et le rythme effréné y sont pour beaucoup. Le tout pour parfois refluer lors des scènes de romance, pour mieux repartir ensuite. On voit l’évolution du héros, qui petit à petit, se rend compte qu’il a  affaire a tout sauf à des enfants de choeur…  L’intelligence de Wright aura également été de faire un film dans lequel le « bad guy » n’est pas forcément celui auquel on s’attendait au départ, mais surtout, n’était pas forcément destiné à l’être. En résumé, Baby Driver, c’est de belles bagnoles, des casses, Kevin Spacey, des courses-poursuites, des influences diverses et une réalisation de haute-volée et une BO magistrale.
Bref, tant d’éloges pour dire que Baby Driver, par ses influences, ses idées, sa réalisation, est une des très bonnes surprises de cet été.

affiche Baby Driver

 

Baby Driver

Réalisation : Edgar Wright 

Genre : Action, musical

Avec : Ansel Elgort, Lily James, Kevin Spacey, Jamie Foxx…

Durée : 1 h 53

Distribution : Sony Pictures Releasing France

En salles depuis le 19 juillet 2017

Django Unchained

Lorsque Tarantino s’attaque au Western, ça donne un film à la fois enlevé et jouissif. Ce dernier adjectif est là pour plusieurs raisons : déjà, on saluera les costumes et décors, de très grande qualité. Ensuite, parce que les dialogues sont des modèles d’humour, parfois très noir,  ciselés avec la précision d’un horloger. Ensuite, il faut avouer que le duo vedette du film n’est pas banal : un allemand et un ancien esclave qui deviennent chasseurs de primes,  il fallait oser le faire . Un duo de choc  donc, interprété à la perfection par Jamie Foxx et Christoph Waltz. Tarantino a visiblement des comptes à régler avec le passé des Etats-Unis,  avec un Leonardo Di Caprio parfait en riche propriétaire terrien  exploitant des esclaves, tour à tour gentil envers eux mais pouvant se montrer également très cruel. Tarantino cherche clairement à dénoncer une Amérique raciste qui en porte toujours les stigmates. Il nous brosse là  deux camps opposés : les gentils sont beaux, distingués, et la plupart des méchants esclavagistes gros, riches, pas finauds et prêts à punir un  » nègre »  qui n’a pas respecté les règles, allant même jusqu’à le tuer.  Mais  lorsque la violence éclate, c’est jouissif mais aussi sans pitié. Les tires fusent, parfois, ça fait boum,  bref, Tarantino s’amuse et ne se prend pas au sérieux. Certaines scènes sont des références d’action débridée à tel point que ça  redécore les bâtiments avec de la peinture rouge.  Certaines scènes sont aussi à mourir de rire, regardez donc celle des sacs sur la tête, je me suis dit  » putain qu’ils sont cons! »  Côté réalisation pure, c’est une véritable leçon de cinéma : sublimes décors du sud des Etats-Unis,  des villes, des villas, et que dire des costumes!!!  Tarantino sait ce qu’il fait, les flashbacks sont bien amenés, ainsi que les ellipses  temporelles, on saluera également l’audace de certains cadrages.  Tout ça ne serait rien sans une B.O. magnifique. Et enlevé parce que malgré certaines longueurs, heureusement fort rares, le temps pas vite, parfois trop, même.  Mieux qu’un Western, Django Unchained  est, avec un Jamie Foxx qui crève littéralement l’écran, un Western  » à la Tarantino ».  En gros un vraie bonne et belle leçon de cinéma. Et c’est ce genre de film qui fait qu’on sait pourquoi on l’aime .

Julius

affiche Django Unchained

 

Django Unchained

Réalisation : Quentin Tarantino

Genre : Western

Avec : Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo Di Caprio, Samuel L. Jackson Kerry Washington…

Durée : 2h44

Distribution : Sony Pictures

En salles depuis le 16 janvier 2013