[Critique ciné] The Dark Knight Rises
Il n’est pas facile de conclure une trilogie, que ce soit en livre, en jeu vidéo ou en film. The Dark Knight Rises est révélateur à bien des égards. Ne vous méprenez pas, il n’est pas aussi nul que les sous-merdes pondues par Joel Schumacher au milieu des années 90. Il y a de très bonnes choses dans ce film… mais aussi des mauvaises. Déjà, commençons par la durée du film : 2 h 44, c’est long. Il aurait été amputé d’une bonne demi-heure, je n’aurais pas été contre. Je sais, ce n’est pas bien de dire ça, mais malheureusement, le film fait preuve d’une construction et d’un montage qui ont de quoi laisser perplexe. Certaines scènes sont trop longues et n’apportent pas forcément grand chose à l’histoire, qui part d’ailleurs dans tous les sens. Nolan voulait réunir les éléments qui étaient présents dans les deux premiers films : l’intention est louable, mais le tout se révèle mal intégré. Pourtant, ça commence bien, avec Gordon, qui concluait The Dark Knight et qui ouvre celui-ci. Mais voilà, on passe d’une séquence à une autre parfois trop vite, le scénario ne prenant pas assez le temps de développer certaines idées. Certaines arrivent d’ailleurs comme un cheveu sur la soupe, et lorsque certaines séquences ne sont pas invraisemblables, on voit venir certains twists à des kilomètres. Le montage n’aide pas non plus. Je ne sais pas ce qu’a fait Nolan, mais les faux-raccords sont nombreux. Sans compter les ellipses temporelles, le film se déroulant sur plusieurs mois. Mais ce que je regrette le plus, c’est que le Gotham « nolanien » n’a pas de personnalité propre. Je suis désolé, sur les plans panoramiques, c’est New York, mais avec un autre nom ! Burton avait pourtant réussi à donner une personnalité, un cachet particulier à la ville…
Ne soyons pas trop sévère, si le scénario fait dans le n’importe quoi il pose aussi de bonnes questions : pourquoi les habitants n’ont-ils pas pardonné à Batman même 8 ans après ? Ont-ils besoin d’un héros ? D’un tyran ? Et dans ce rôle, je dois reconnaître que Tom Hardy joue à merveille un Bane quasi-indestructible. Parlons du jeu d’acteurs, tiens : Gary Oldman tient toujours le rôle du commissaire Gordon de façon impeccable, et Anne Hataway en Sélina Kyle juste… comment dire… Mais, en revanche, on ne pourra pas en dire autant de Marion Cotillard. Elle se débrouille pas mal, mais sa dernière scène est juste risible. Bien entendu Christian Bale a rempilé pour faire Bruce Wayne et Batman, tombé en disgrâce. Mais voilà, là encore, on voit beaucoup trop Wayne et pas assez la chauve-souris qui n’intervient que dans deux séquences. Certes, elles sont importantes pour le film et bien mises en scène. N’empêche que le tout est un peu chiche au niveau gadgets…De plus les seuls véhicules qu’ont voit sont le vaisseau et la moto ( et même Anne Hataway en pilote dessus!)… Le tout est accompagné de la musique de Hans Zimmer qui, loin de faire de la musique de chambre (amis des calembours et de l’allemand, bonjour!) fait plutôt dans le grandiloquent…
Que faut-il retenir de tout ça ? TDKR comporte de nombreux défauts. Voulant se montrer trop ambitieux, il échoue à devenir le film mythique sur la chauve-souris qui aurait pu conclure brillamment la trilogie de Nolan, et peine à prendre de la hauteur à cause de ses lourdeurs. Il n’en reste pas moins divertissant, malgré un petit air de déjà vu.
Julius
The Dark knight Rises
Réalisateur : Christopher Nolan
Avec : Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hataway, Marion Cotillard, Gary Oldman, Morgan Freeman…
Durée : 2 h 44
Distribution : Warner
En salles depuis le 25 juillet 2012
Publié le 04/08/2012, dans Cinéma, et tagué Alfred Pennyworth, Anne Hataway, Bane, Batman, Bruce Wayne, Christian Bale, Gary oldman, Lucius Fox, Marion Cotillard, Morgan freeman, Sélina Kyle, The Dark knight Rises, Tom Hardy. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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